Cet été je n’ai pas englouti une tonne de romans comme les années précédentes et je ne sais pas trop pourquoi. J’ai essayé pourtant. J’ai pris des romans recommandés en bibliothèque, je suis passée souvent en librairie mais non, c’était la panne sèche. A la plage la musique et les copines ont remplacé les histoires, à la maison, les séries ont remplacé les romans, mais aussi, à mon plus grand plaisir, les amis et les apéros ont occupé mes soirées à la place de personnages et de leurs histoires jusqu’à… Jusqu’à ce week-end prolongé en Provence où une amie très chère à mon cœur m’a simplement mis ce livre dans les mains sans m’en raconter un seul passage, une seule miette et m’a juste dit : « Je suis sûre que tu vas aimer ». Et bien elle avait vu juste!
De quoi cela parle ?
Violette Toussaint est garde cimetière dans une petite ville en Bourgogne. En plus des tombes, elle s’occupe tout aussi bien des gens de passage, que des employés de la mairie ou encore des plantes et des animaux qui traversent son cimetière. Elle côtoie quotidiennement la vie et la mort et rencontre de précieux personnages qui vont forger son histoire peu commune. Comment (en) est-elle arrivée là ? Comment décide-t-on de garder les morts tout en prenant soin des vivants ? C’est ce que Valérie Perrin nous raconte à travers ce roman.
Pourquoi cette histoire interpelle ?
Cette histoire interpelle car elle parle de nous. Ces êtres humains plus ou moins écorchés par la vie et constamment face à leurs émotions, dilemmes et injustices mais qui décident, la plupart du temps de ne pas abandonner, curieux de savoir ce que le chapitre suivant leur réserve.
Violette Toussaint fait face à la vie avec les armes qu’ont lui a fournies et ce n’est pas pour autant que la vie ne lui donne pas de l’amour, de l’amitié et quelques aventures cocasses qui font sourire, rire ou qui vous amènent la larme à l’œil.
La trame de l’histoire tourne autour de Violette, mais aussi des femmes et hommes qui l’entourent, qu’elles rencontrent ou encore des personnes enterrées dans son cimetière. Au fil des pages on fait connaissance avec un tas de personnages avec leurs belles et laides histoires qui nous confirment que la vie ne peut être que blanche ou que noire, qu’elle est faite surtout de gris, de surprises, de choix et que chacun essaye du mieux qu’il peut d’être heureux dans ces règles que notre société nous impose.
Avez-vous déjà passé du temps dans un cimetière ? Autre que les possibles visites nocturnes de votre adolescence ? Il y règne un calme de… mort! On n’ose à peine parler à voix haute de peur peut-être de déranger ceux qui s’y recueillent ou bien d’en réveiller un ou deux qui y résident à plein temps… Les histoires et les époques défilent au fur et à mesure des plaques, des fleurs et des saisons.
Personnellement, je les connais bien les cimetières. A chaque décès d’un être cher, j’y ai passé énormément de temps et j’ai traversé parfois la planète pour assister à un enterrement, car dire au revoir est important. De nos jours, les vivants préparent leur mort en avance et ce n’est pas chose simple !
Chacun rend visite à ses morts d’une certaine manière, en y amenant des fleurs, en leur racontant les choses du quotidien ou tout simplement en disant tout haut qu’il ou elle leur manque. Nous accordons beaucoup d’importance à la mort car nous ne voulons pas oublier ces êtres qui nous quittent et nous voulons absolument avoir un endroit où les retrouver régulièrement. La mort souvent provoque la libération de secrets, de vies parallèles de celles et ceux qui sont décédés et ce livre c’est aussi ça.
Bonne lecture 😊