Les hauts de Hurlevent, d’Emily Brontë

Cela fait depuis septembre dernier que je prends des cours du soir « d’écriture de fiction ». Et oui, l’écriture est (re)-devenue une activité dont je ne peux plus me passer, donc autant creuser un peu de ce côté-là… Mais bon, ce n’est pas le sujet aujourd’hui, mais cela m’y amène. Dans ce cours, nous sommes un petit groupe très hétéroclite : du flic au journaliste, de l’étudiante à l’ingénieure informatique, des auteurs (auto)publiés et auteurs en devenir, donc forcément moi, avec mon petit blog je me sens toute petite. Et mes compagnons de cours possèdent tous une vaste culture littéraire que je n’ai jamais vraiment eue. Oui, j’ai lu des classiques, mais cela remonte au lycée. Alors de là à comprendre toutes leurs références… J’avoue que je ne fais pour le moment qu’acquiescer de la tête et je me précipite souvent sur internet par la suite pour savoir de quoi il en retournait. Mais cela ne suffit pas, donc je me suis mise à les lire ces classiques. Vous devinez donc la suite et mon choix de vous parler des Hauts de Hurlevent aujourd’hui.

De quoi cela parle ?

D’amour! Mais aussi de vengeance, de croyances, d’isolement, de drames, de violence, de force de caractères, bref d’humanité dans toute sa splendeur et surtout sa laideur. L’histoire se passe au début des années 1800 en Angleterre, en pleine campagne perdue entre deux propriétés voisines. Un soir, un des propriétaires ramène sous son manteau un enfant abandonné qu’il nomma Heathcliff. Nom qui je pense n’a pas était choisi au hasard car « heath » en anglais veut dire bruyère, et « cliff », falaise, l’environnement même des deux propriétés. Cet enfant est alors élevé avec les deux autres déjà présent, un garçon, Hindley et une fille, Catherine. De là, les enfants grandissent et un amour naît entre Catherine et Heathcliff qui va aller au-delà de la raison et bien sûr étant interdit selon les conventions sociales. Leur amour ils ne pourront le vivre (deux âmes entêtées) mais le subiront et une génération ne suffira pas, il en faudra deux pour que le mal disparaisse. Deux générations maudites dans lesquelles deux familles de propriétaires s’entremêlent sur fond de vengeance et d’affrontements.

Pourquoi cette histoire interpelle ?

D’abord simplement, pour les hommes et les femmes de cette époque. Au début du XIXème siècle, en pleine campagne isolée, Emilie Brontë dresse les portraits de deux familles vivant de leurs terres, mais ayant à leurs services des domestiques et dont les membres possèdent des caractères très prononcés. Malgré les malheurs qui s’abattent les uns après les autres ils n’envisagent à aucun moment de quitter leurs terres. Ils vivent les saisons les unes après les autres avec pragmatisme et ayant toujours un oeil sur leur voisin.

Ensuite et surtout la force de l’amour et ses conséquences s’il n’est pas vécu…. Peut-on d’ailleurs encore aujourd’hui mourir d’amour ? Peut-il nous rendre fou? Ou si notre époque contemporaine fait que la thérapie et les médicaments ne font qu’atténuer ce sentiment si fort et souvent si inexplicable que l’on peut avoir pour une autre personne quand il ne peut pas être vécu ? L’amour peut-il être destructeur ? Et bien, ce roman répond par la positive à toutes ces questions.

Le manque d’amour peut amener à toutes sortes de comportements si bien développés dans ce roman : la méchanceté, la violence, la démence, la maladie, ou encore l’esprit de vengeance d’une manière très exacerbée.

Enfin, habilement, l’auteure change les forces de caractères sur les deux générations : elle alterne entre un homme « fort » et une femme « faible » et vice versa.

Pourquoi on aime cette histoire ?

Car elle nous plonge dans une époque où les sentiments entre les hommes et les femmes n’étaient pas la priorité mais un détail dont on ne prenait pas en compte pour construire une vie. Car elle nous montre qu’il n’y a pas besoin de 100 personnes autour de soi pour faire une vie, mais que bien souvent une seule suffit…Où encore comment l’être humain devient complexe face à ce sentiment qu’est l’amour et qu’il ne peut avoir aucun contrôle sur lui. C’est l’amour qui choisit l’homme et non l’homme qui choisit l’amour.

Puis, cette histoire est racontée par la gouvernante qui a vu ces deux générations d’amoureux maudits grandir. Elle est la spectatrice mais aussi une actrice de cette histoire et on a un peu la sensation de regarder un film, un film tragique je le concède.

Et enfin si le style narratif est trop lourd pour vous, vous pouvez toujours aller regarder les adaptations cinématographiques, il y en a eu à la pelle !

Si vous l’avez déjà lu, n’hésitez pas à partager vos commentaires 🙂

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