Il y a quelques semaines, j’en aie eu assez des agissements de Donald Trump relayés quotidiennement par la télévision et les réseaux sociaux et je me suis dit: « Je ne suis pas américaine mais les Obama me manquent … » Pas vous ? Nostalgique, je suis allée à la bibliothèque de mon quartier et j’ai emprunté Devenir, de Michelle Obama.
Quand Barack Obama a été élu pour son premier mandat le 4 novembre 2008, je pleurais littéralement de joie. Avant d’aller en cours, en écoutant les infos à la radio ce jour-là je m’étais dit : « Le monde va changer! » Cet homme était tout un symbole pour la progression de l’Histoire américaine mais aussi celle du monde. Pendant 8 ans il a endossé son costume de Président des Etats-Unis et était accompagné de sa femme Michelle Obama et de ses deux filles, Malia et Sascha. Il avait l’air intelligent, accessible, éthique, respectueux, drôle, aimant et volontaire. Trump à côté…
Sérieusement, comment les américains ont-ils pu passer des Obama aux Trump ? Le livre de Michelle Obama ne nous l’explique pas, mais il se termine sur cette note-là.
De quoi cela parle ?
Devenir (« Become », en anglais) est le récit de sa vie. Comment a-t-elle fait? Quel était son secret? Et bien, il n’y en a pas, elle est comme vous et moi au fond… Elle organise sa biographie en trois parties : Devenir moi, Devenir nous, Devenir plus. Ces trois parties sont coupées de photos personnelles qui illustrent des moments précieux de sa vie. On découvre une petite fille vivant dans un quartier populaire de Chicago avec un frère pas beaucoup plus vieux qu’elle et des parents aimants. Sa mère à l’époque est mère au foyer et son père employé municipal et est atteint d’une sclérose en plaques. Dès le départ on pénètre dans son quotidien avec des souvenirs et des descriptions si précises qu’elle nous donne l’impression de pouvoir évoluer avec elle dans cet appartement, dans ses classes d’écoles ou encore avec ses premiers amours. Elle étudie dans de grandes facultés (Princeton et Harvard) et obtient un poste d’avocate dans un grand cabinet à Chicago où un été, on lui confie un stagiaire qui se prénomme Barack Obama. Et là, sa vie commencera à dévier du chemin tout tracé qu’elle s’était prédestiné à suivre depuis son plus jeune âge.
Pourquoi son histoire interpelle ?
D’abord car son parcours est complètement atypique. En parlant avec des amies autour de moi du livre que j’étais entrain de lire en ce moment, les premières réflexions étaient : « Mais elle n’a été qu’une femme de Président à la maison, non, elle n’a jamais vraiment travaillé ? », « Ah, mais de toutes manières ils étaient riches à la base, donc bon, cela aide!». Et bien en fait, pas du tout ! Michelle Obama est descendante d’esclave (4ème génération). Après ses études et son poste d’avocate, elle décide de changer pour un poste plus en phase avec ses valeurs afin de créer un impact réel sur les communautés et devient assistante du maire de Chicago. Elle a également était à la tête d’une association encourageant les jeunes de toutes les communautés à s’engager dans le social et son dernier poste avant de devenir première dame était à l’hôpital de l’université de Chicago…
Ensuite, on apprend aussi que le couple Obama a failli se séparer tout au long de leurs parcours car les sacrifices étaient énormes pour Michelle ce qui amenaient des négociations permanentes tout au long de leur vie de couple. On découvre une femme avec les mêmes interrogations que nous avons à l’heure actuelle : concilier vie de famille et vie professionnelle tout en se préservant soi-même et son couple. On s’arrête sur les moments où elle nous décrit sa solitude lors de ses grossesses, sur le harcèlement et l’acharnement médiatique que le couple a subit ou encore le racisme et la misogynie omniprésents tout au long de sa vie.
Enfin, sur toute la partie où elle réside à la Maison Blanche, elle nous fait rentrer dans les coulisses et on apprend un peu plus sur les fonctionnements et jeux internes des grandes problématiques de la politique américaine : le racisme et la haine, l’accès à la santé et l’éducation, l’obésité, les armes à feux, le pouvoir de l’argent et la politique internationale.
Pourquoi on ne peut qu’aimer Michelle ?
En tant que femme, on ne peut que l’aimer, l’admirer et vouloir suivre son exemple. A travers son livre elle nous montre que l’éducation est primordiale pour la construction de l’individu et pour le devenir de chacun et elle se bat toujours aujourd’hui pour l’accès à l’éducation des filles dans le monde entier. Que si elle est arrivée là où elle était aujourd’hui c’était grâce à des parents et un entourage aimants et à toutes ces personnes qui sont passées sur sa route et qui ont crues en elle et en eux. Qu’elle a une détermination et une capacité d’adaptation à toute épreuve et qu’elle incarne avec sa famille le changement que le monde aimerait voir comme une réalité de tous les jours.
« Je crois que devenir ne signifie pas atteindre une destination ou un objectif donné. Je vois plutôt cela comme un mouvement qui porte vers l’avant, un moyen d’évoluer, une façon d’aspirer en permanence à s’améliorer. »
Elle nous demande de nous emparer de notre histoire et de faire parler notre voix. Elle nous fait comprendre que tout le monde peut y arriver et qu’il faut y croire et se donner les moyens ensemble.
En temps normal je ne suis pas fan des biographies, mais celle-ci a eu le mérite de me faire sourire, réfléchir et souvent frissonner par l’impact des termes utilisés. Je vous le conseille, cela remet tellement de choses en perspective.
Merci pour le lien 🙂
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