Bon, nous sommes le 31 décembre d’une année très particulière. Je vais donc nous épargner toute rétrospective usuelle pour cette année 2020, car il y en a clairement assez sur tous les réseaux sociaux et que nous sommes nombreux à y consacrer malheureusement plus de temps que de raison ces dernières semaines.
Cette année 2020 nous a au moins, je l’espère, apporté une chose : la réflexion. La réflexion sur ce que nous sommes, sur ce qui est important, sur ce que nous possédons et sur ce que nous souhaitons changer. Notre « utilité » a été mise à rude épreuve et nous a fait pour certains et certaines ouvrir les yeux sur ce que nous voulons vraiment être dans la vie.
La bonne nouvelle c’est que nous n’avons pas de limites à construire nos rêves les plus fous, à part peut-être celles que nous nous mettons en travers à cause de peurs, de blessures ou tout simplement d’excuses ou pire encore pour une question d’ego.
L’ego, vous savez, ce truc « qui désigne la représentation et la conscience que nous avons de nous-mêmes », qui se construit dès l’enfance. Ce « fondement de ce qui nous fait croire qu’on existe » ou tout simplement « la plus grosse limite à notre développement personnel ». Vous savez cette « énergie » qui nous fait attendre trois jours avant d’envoyer ce message après un super date ou nous fait parler pendant des heures de notre position de manager dans une entreprise ? Oui, ce truc-là. Ce truc qu’incarne parfaitement un homme politique, un acteur, ou encore un artiste. Mais que le plus commun des mortels possède également: ce mental, « cette voix » qui tait notre intuition, notre coeur et nos émotions pour un résultat souvent déplorable!
J’essaye personnellement de m’en débarrasser depuis quelques temps. Mais n’étant pas une sage bouddhiste, je n’arriverai jamais vraiment à m’en débarrasser. Mais en avoir pris conscience a enclenché une machine impossible à arrêter…
J’ai compris il y a maintenant 4 ans de cela, qu’être manager d’une grande entreprise n’était pas ce qui allait me rendre heureuse. Et pourtant, pendant des années, j’ai travaillé dans ce but-là. J’étais fière de dire que j’étais responsable d’une équipe de 20 personnes dans un hôtel 4 étoiles… Mais à quel prix je le faisais ? J’ai sacrifié énormément de temps et d’énergie pour qu’un jour je me réveille et que je ne veuille plus de cette vie-là. Car à part un pseudo statut, elle ne me rendait pas vraiment heureuse, j’avais l’impression de passer à côté de l’essentiel. Essentiel que j’essaye de construire chaque jour aujourd’hui. Et le premier pas à l’époque a été de changer de travail qui demandait moins de responsabilités, des horaires fixes, un rythme de vie stable et un changement de statut, d’image! Et même si j’ai eu très peur de ce changement, car mon travail, c’était toute ma vie, ce n’est pas pour autant que « ma valeur » a diminué. Cela m’a permis d’avoir du temps à consacrer à des choses plus importantes et à re-découvrir une activité qui me passionne et qui me fait lâcher prise : l’écriture.
Avez-vous remarqué que quand vous rencontrez de nouvelles personnes, la première chose qu’on vous demande c’est : « Qu’est-ce que tu fais dans la vie ? » signifiant entre les lignes : « Quel est ton statut social et combien gagnes-tu par mois ? » Pas de question comme : « Qui es-tu ? » ou encore « Qu’est-ce qui te rend heureux dans la vie ? ». Question qui demande plus ample réflexion qu’une réponse rapide correspondant à un titre de poste dans une entreprise. On vous demanderait alors ce que vous êtes, pas ce que vous avez. Essayez de répondre à ces questions, c’est plus difficile qu’il n’y paraît.
Tout cela pour dire, que trop souvent, en cours de route on oublie ce que nous souhaitions vraiment être au profit ce que nous voulons posséder : un statut, une image, de l’argent, du pouvoir, des privilèges.
Cependant, nous souhaitions tous être quelqu’un en particulier quand nous étions enfant. L’enfance est la source. Vous savez, cette période où tout était encore possible, où il n’y avait pas de question d’argent, de souhaits des parents ou de relation amoureuse en vue. Que faisions nous étant enfant que nous adorions ? Construire ? Danser ? Ecrire ? Chanter ? Dessiner ? Enseigner ? Quelque chose que nous faisions machinalement sans réfléchir ? Il y avait forcément un truc, un truc que vos parents pouvaient justement vous interdire, car vous le faisiez TROP. C’est justement cela qu’il faut retrouver, refaire.

Et bien apparemment pour moi c’était ECRIRE. Durant mon déménagement récent, j’ai retrouvé des photos de moi à 3-4 ans tapant sur la machine à écrire de mon père. Puis dans mes papiers, des cahiers remplies de paroles de chansons ou d’histoires recopiées. Ou encore dans d’autres boites des débuts d’histoire policières (j’étais fan d’Agatha Christie!) écrits sur cette même machine que mon père m’avait donnée. Moments dont je n’ai aucun souvenirs à part ces preuves. Bref, apparemment c’était cela « mon truc ». Ce truc que j’ai laissé de côté pendant des années car je considérais que c’était inutile, une perte de temps, m’est revenu en pleine figure il y a de cela 3 ans, au moment où j’ai changé de travail… Et ce blog, ce site en est le reflet. Alors forcément, cela ne rapporte pas un salaire en fin de mois (pas encore ?), mais cela fait un bien fou d’avoir retrouvé cette activité qui fait que je suis moi et pas seulement un titre dans une entreprise.
Donc pourquoi pas en 2021, devenir encore un peu plus ce que l’on est vraiment. Taire les jugements des autres mais surtout faire taire ses propres jugements et agrémenter notre temps d’une nouvelle manière. D’une manière qui nous fait nous sentir un peu plus vivant, un peu plus heureux et surtout un peu plus en accord avec nous-mêmes ? Cela peut passer par une activité créatrice ou par la reprise d’un sport ou faire le grand saut en changeant de métier. Tout est possible, vraiment, il faut y croire et se donner les moyens d’y arriver. Il n’y a pas de secret. Nous sommes nos propres limites, alors…
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Sur ce, je vous retrouve l’année prochaine pour de nouvelles aventures et surtout de nouveaux articles !
Je vous remercie pour votre présence, vos commentaires et vos encouragements! Vous êtes de plus en plus nombreux à me suivre et à me lire et c’est un réel plaisir!
A bientôt, et où que vous soyez, avec qui que vous soyez, je vous souhaite de passer une agréable soirée d’attente de la nouvelle année!
J’approuve des deux mains ton texte, Céline! Beau chemin de vie que tu as pris il y a trois ans…
Et pour faire écho à ce que tu écris, je voudrais raconter ceci: quand j’étais très jeune, la première fois que je me suis rendue en URSS (ce n’était pas encore la Fédération de Russie, loin de là, et le rapport à la culture était fort différent de ce qu’il est aujourd’hui dans ce pays, même s’il en reste des traces…), à quelqu’un qui me demandait ce que je faisais – et je croyais que c’était « ce que je faisais dans la vie », j’ai répondu en parlant des études que je faisais ou de mon activité de traductrice, je ne me souviens plus. La personne n’était manifestement pas plus intéressée que cela par ma réponse car elle m’a immédiatement demandé derrière: « Mais que fais-tu de ton âme (la fameuse « doucha » russe, qui désigne en gros ce qui te nourrit intellectuellement, spirituellement, culturellement…)?? En traduction, c’est difficile à rendre mais en russe la question comporte simplement le mot « âme » en plus, et le sens en est changé… Toujours est-il que suis restée baba que l’on s’interroge avec bien plus de curiosité à ce qui te nourrit, à ce qui te fait vibrer qu’à ce qui te permet de gagner ta vie, et ce fut une belle leçon… de vie!
Plein de voeux pour ton âme, et le reste, Céline!
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Merci beaucoup. C’est exactement cela !!! Meilleurs voeux et j’espère que nous aurons l’occasion se nous voir en 2021 !
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Merci beaucoup pour ce bel article plein de vérités me concernant. Je m’y retrouve totalement 😊
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Merci beaucoup 🙂
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Merci pour ce partage, que je découvre maintenant que nous sommes déjà bien entrés dans 2021, mais qui reste plus que jamais d’actualité !
On évoque souvent nos « valeurs » en tant que moteur de notre construction individuelle. Convaincu pour ma part que dès que ce ne sont plus elles qui nous conduisent au quotidien, l’impasse n’est pas loin, et ce que chacun appelle le « bonheur » serait alors difficilement accessible…
Reste à définir ce que sont ces valeurs pour chacun de nous, un peu d’introspection au préalable..
J’étais tombé sur cette citation (attribuée à Napoléon ?) en écrivant récemment un article sur le même sujet (https://alainorsot.fr/2021/02/27/quelles-sont-mes-valeurs-et-pourquoi-je-ne-peux-construire-durablement-que-sur-elles/) : « La raison pour laquelle la plupart connaissent l’échec plutôt que le succès est qu’ils échangent ce qu’ils veulent le plus contre ce qu’ils veulent à un moment donné ».
Pour alimenter le débat sur le bonheur durable vs le plaisir fugace 🙂
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Merci pour votre commentaire ! Et je suis tellement d’accord avec vous :). Et parfois, nous nous sommes éloignés tellement de nos valeurs, qu’une aide extérieure est nécessaire si l’on souhaite se retrouver sur le « bon chemin », du moins celui qui nous amènera à notre bonheur personnel. Ce qui est difficile à notre époque c’est notre impatience et parfois notre manque de résilience. Au plaisir de vous lire !
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Oui en effet, un coup de pouce extérieur, un soutien ou des conseils, sans remplacer le « travail » d’introspection qui ne peut être réalisé que par soi-même.
Je vous rejoins complément sur cette impatience qui fait que l’on voudrait si souvent être grand avant d’avoir été petit :-). Se construire est l’objectif d’une vie ! Et en effet, cela requiert de la résilience, et cette sorte de « persistance » qui nous fait continuer sur la durée sans se lasser…
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