Je dois avouer que j’étais très sceptique au moment de l’arrivée du COVID-19 en Europe. Sûrement parce que j’avais d’autres chats à fouetter et à me préoccuper que de ce virus qui faisait le plus de morts chez nos aînés. Je le suis désormais beaucoup moins.
On dit que personne ne pouvait prévoir ce qu’il s’est passé. Faux ! Monsieur Bill Gates, entre autres, annonçait en 2015 que le prochain défi que l’humanité devrait affronter serait une pandémie incontrôlable. Bien sûr, ce genre de considérations ne pouvaient être pris au sérieux, les gouvernements étant trop centrés sur leurs propres intérêts nationaux et économiques et les multinationales étant occupées à mener des stratégies pour se remplir toujours plus les poches…
D’ailleurs, avez-vous remarqué que nombre de gouvernements des nations de notre monde se recentrent sur leurs intérêts propres au détriment de la collaboration avec les autres ? Car il est vrai que cela a été prouvé, que pour avancer et évoluer on a besoin d’être seul et pas des autres… La notion « d’esprit d’équipe » s’est clairement perdue en route…
Bref, à partir de demain, la Suisse va se ranger sur les moyens mis en œuvre par la France voisine, pour contrer le COVID-19 car le nombre de cas se multiplie à vitesse grand V depuis une semaine. La Confédération va donc nous obliger à porter des masques dans les transports en communs. Ce qui était conseillé jusqu’à maintenant va devenir obligatoire, de même que le Canton de Vaud et du Jura vont obliger les personnes se rendant dans les magasins à porter également le masque… Tout cela bien sûr, n’annonce pas forcément une « seconde vague », mais à un premier renoncement à un nouveau confinement ou du moins la mise en place d’habitudes de vie nouvelles.
J’ai bien la sensation que ce virus n’est pas voué « à disparaître », mais que nous allons bel et bien devoir vivre avec. Que les bisous et les câlins avec les amis, les collègues, ou même avec des inconnus (pour les plus téméraires), sont voués à disparaître. Qu’il faudra trouver également trouver une alternative au serrage de main dans le milieu professionnel ! Et que nos mains par la même occasion deviendront toutes ridées et toutes sèches à force de lavage et de « désinfectage » si nous n’en prenons pas soin !
Et si le monde d’avant avait véritablement disparu ? Et si le monde d’après c’était tout simplement maintenant que nous devions le construire ? Mais avec l’aide de qui ?
A l’heure actuelle peu de gouvernements possèdent la confiance de ses citoyens (mensonges obligent…), donc devons-nous attendre après eux que les choses changent ou bien pouvons nous déjà contribuer au changement ? Sans avoir à faire la révolution, la deuxième option s’impose.
Sans même s’engager dans une association ou un parti politique, j’ai l’intime conviction que chacun(e) d’entre nous peut incarner le changement, au quotidien. Car comme nous l’observons déjà, les actes valent toujours mieux que les paroles, et que l’autre a souvent un effet « miroir » sur nos comportements. C’est un peu comme les enfants qui répètent ce qu’ils entendent des adultes, ou souhaitent faire les mêmes choses qu’ils voient chez ces derniers. Et bien, comme nous sommes tous de grands enfants, nous pouvons faire la même chose à notre échelle !
Par quoi commence-t-on ? Et bien par ce qui fait tourner le monde : notre mode de consommation.
L’arrêt forcé de nos vies à 100 à l’heure par le confinement a eu la bonne chose de nous faire réfléchir pour la plupart d’entre nous à notre utilisation du temps, notre manière de nous nourrir ou à un autre niveau encore, au sens de nos vies. Voici quelques questions qui ont pu traverser nos esprits pendant cette période :
« Ai-je vraiment besoin de tout ce que j’achète ? »
« Combien de temps je passe par semaine à faire les magasins ? Comment ce temps pourrait-il être rempli autrement ? »
« D’où viennent les produits que je consomme ? »
« Est-ce que je consomme vraiment tous les aliments que j’achète, ou est-ce que j’en jette la moitié à la poubelle ? »
« Quel est mon impact sur l’environnement ? »
Personnellement, tout en étant passée par la case « recherche de sens à ma vie », ces questions je me les suis toutes posées. Car à une échelle individuelle, si l’on ne fait pas attention, on gaspille, on jette, on remplit ses armoires, et on perd un temps précieux qui pourrait être utilisé autrement.
Sans pour autant rayer de ma vie un shopping occasionnel ou des sorties aux restaurants avec des amis, depuis quelques semaines j’ai changé quelques habitudes : je me déplace uniquement en vélo, j’achète strictement ce dont j’ai besoin et attend que mon frigo soit bien vide pour aller refaire des courses, j’ai opté pour les culottes menstruelles (pour nous, uniquement les filles 😉 ), j’ai téléchargé l’application « Too good to go » qui permet d’acheter au rabais les invendus d’épiceries, de supermarchés, de boulangeries, de restaurants (une amie m’a fait découvrir !), mon ancien boss m’a donné des plants de tomates que j’ai mis à mes fenêtres, etc…. Et la liste va sûrement se rallonger.
Cela peut sembler être des détails, mais sur la longueur, je pense que cela fera une grande différence, dans ma vie et peut être même sur celle de mon entourage !
Car monde d’avant, monde d’après, ce que nous vivons en ce moment ne nous permet pas de nous projeter comme nous le faisions avant. Nous devons à priori nous concentrer sur le « ici et maintenant », et avec un peu de patience, nous pourrons peut-être voir autour de nous les ébauches du monde d’après, ou tout simplement la possibilité d’un « demain » et d’un « après-demain ».
Et vous, comment avez-vous transformé votre quotidien ?