Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants

Il y a deux ans, à la même période, j’ai dû aller chez le médecin pour me faire faire un certificat pour une course à pied. J’avais donc 29 ans à l’époque. Après quelques questions de routine, la médecin me demanda :

– Moyen de contraception ?

– Aucun.

– Pourquoi ?

– Je suis célibataire.

– Ah, je suis désolée.

Je suis restée silencieuse mais mon regard en disait long face à sa réflexion, réflexion d’une femme, en plus. En quoi cette femme devait être désolée que je sois célibataire à 29 ans ? Ah oui, peut-être parce que l’anneau qu’elle avait à l’annulaire, elle devait déjà l’avoir à 29 ans…

Deux semaines après cette course, je suis rentrée chez moi en Finlande et j’ai eu droit à ces trois questions de la part de la famille ou d’amis de la famille :

– Tu es toujours à Genève ?

– Oui.

– Tu as quelqu’un dans ta vie ?

– Non.

– Et tu as quel âge déjà ?

– 29 ans.

Pour la première fois de ma vie, je ressentais une pression inconnue face à mon âge et à mon mode de vie. La pression je ne me la mettais pas toute seule, mais c’est les autres qui m’y faisait penser. Penser à quoi du reste ? Que j’étais seule et sans enfants, à un âge apparemment déjà avancé ? Alors d’où m’est venu, et me vient maintenant de temps en temps, cette angoisse de n’être ni mariée ni maman à maintenant 31 ans ?

Mes parents ne m’ont jamais parlé de me marier, sûrement à cause de leur divorce sanglant, et à l’école non plus on ne parlait pas de mariage en classe. Par contre je passais beaucoup de temps à lire et à regarder la télé

Les contes de fées

Petite j’adorais qu’on me lise des histoires avant de dormir, mais je n’étais pas assez grande pour m’acheter ou choisir mes livres. Ma mère me lisait des contes de fées, où il contes pour enfantse passait de terribles choses pour les héroïnes, mais elles se faisaient toutes sauver par un mec (un prince en l’occurrence), pour ensuite se marier et avoir beaucoup d’enfants. La femme était donc toujours en détresse, ne pouvait s’en sortir seule, et un beau jeune homme venait toujours la sauver.

Quand ces histoires se répètent pendant des années dans la tête d’une petite fille, je pense qu’avec son imagination, elle s’autoprogramme pour le même genre de scénarios.

Heureusement, maintenant je passe beaucoup de temps à lire, mais je choisis mes lectures, donc mes influences.

Disney et autres princesses

Pendant la période automne-hiver, je ne vous cache pas que si je suis à la maison un dimanche après-midi et qu’il fait très moche dehors, je vais regarder un film Disney sous la couette avec un thé ou un chocolat chaud. Cliché par excellence, mais je suis sûre que je ne suis pas la seule à le faire, non ?

Donc si on fait un tour de ces princesses, Blanche Neige, Cendrillon, Ariel, Yasmine et toutes leurs copines, finissent toutes dans les bras d’un mec à la fin. Perso, ma préférée c’était Belle dans la Belle et la Bête, car la bibliothèque me faisait rêver, et qu’elle tombe princesses disneyamoureuse d’une personnalité et non d’un physique. Mais ensuite? Pourquoi ne nous montre-t-on pas comment se passe l’après mariage, l’après enfants ? Ah peut être dans les suites, que je n’ai pas vues…

Les héroïnes plus récentes comme Raiponce ou Elsa dans la Reine des Neiges, sont certes, plus modernes, mais il y a toujours une histoire de mariage à la fin…

Les séries télé, où comment FRIENDS m’a sauvé

Plus tard, adolescente, ce sont les séries télé que je regardais. Entre Dawson, les Frères Scott et Newport Beach, je n’ai pas été aidée. Car entre l’argent et le côté culture américaine dans les relations amoureuses cela ne reflétait en rien ma réalité. Par contre, une série dont je me gavais c’était FRIENDS, et je la regarde toujours quand il y a des FRIENDS serierediffusions. Les personnages et les interrogations sont réels et correspondent maintenant à mon âge actuel: l’amitié, la coloc, le travail, les relations amoureuses. D’ailleurs mon couple préféré c’était Ross et Rachel, car ils s’aiment mais ne savent pas ce qu’ils veulent tout au long de la série. Et c’est une situation que je connais trop bien. Et surtout à la fin ils ne se marièrent pas tous et n’eurent pas beaucoup d’enfants…Juste une simple réalité.

On ne peut se couper de certaines influences quand on grandit en tant que femme, et pour les hommes s’en sont encore d’autres. La société nous dicte de rentrer dans des pseudos cases, car ce serait la recette du bonheur. Se marier puis avoir des enfants, n’est pas une fin en soi pour dire que l’on a réussi sa vie. Le challenge c’est d’avoir dans sa vie un partenaire aimant que l’on souhaite voir rester et qui nous accompagne durant de nombreuses années dans nos joies et nos difficultés, et vice versa. Peu importe l’âge que l’on aura, peu importe s’il y aura mariage, des enfants ou pas, cette réussite-là ne nous est pas racontée dans les livres ou à la télé, mais je suis persuadée que cela peut nous apporter une immense sérénité.

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