Cela va faire presque un mois que je n’avais pas pris mon clavier pour écrire un article. Déménagement express oblige, j’ai été dans la logistique, les cartons et l’administratif pendant 3 semaines, quasi tous les jours et quasi non-stop. Comme je suis enfin installée dans mon nouveau chez moi depuis quelques jours et qu’en plus je fais le pont, j’ai l’agréable envie de me remettre à écrire.…
Aujourd’hui, je vais la faire un peu plus courte que d’habitude et vous parler juste du Jeûne Genevois. Nous sommes le 11 septembre 2020 et hormis l’anniversaire morbide de la destruction du World Trade Center à New York (21 ans déjà !), c’est souvent un « pont » pour tous les habitants du canton de Genève, hier ayant été férié.
En effet, tous les ans, le jeudi venant après le 1er dimanche du mois de septembre est férié mais seulement dans le canton de Genève. Que représente donc cette date ?
Comme son nom l’indique, il s’agit d’un jeûne, et tout jeûne provient à la base d’une croyance religieuse liée à la prière. Je n’ai personnellement jamais jeûné, mais se serait un acte de pénitence envers Dieu pour obtenir sa clémence. Il a été pratiqué en Europe après de nombreuses batailles ou épidémies voire même famines (tiens, tiens on est en plein dedans, mais pas sûr que les genevois jeûnent pour autant!). Le premier jeûne connu remonterait à 1567 à Genève, à l’occasion d’une répression contre les protestants lyonnais. Puis le massacre de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572 avait incité la population genevoise à jeûner le 3 septembre par solidarité. Le jeûne étant perçu comme un acte moral et religieux, il représente un acte d’humilité et de solidarité envers les plus démunis.
Si au XVIème, puis aux siècles suivants, le jeûne était pratiqué réellement, c’est-à-dire que la population ne se nourrissait pas pendant un jour, aujourd’hui, la tradition genevoise veut que l’on mange une tarte aux pruneaux ! Pourquoi une tarte aux pruneaux ? Et bien, vu que toutes les auberges et restaurants étaient fermés, et que l’on incitait les femmes et les domestiques à pratiquer le culte (soit les personnes aux fourneaux !), ces tartes étaient préparées la veille et représentaient la seule collation de la journée de jeûne qui remplaçait le repas quotidien. Actuellement, la tarte aux pruneaux ne fait plus figure de simple collation, mais de dessert lors du repas de ce jeudi saint…
Pour la petite histoire, le Jeûne se fête dans toute la Suisse, seulement Genève a décidé de ne pas s’aligner sur les autres cantons car, eux, commémorent le Jeûne Fédéral le troisième dimanche de septembre. Une histoire de religion et de dissension avec les autres cantons si j’ai bien compris.
Pratiqué depuis le XVIème siècle, le jeûne genevois est devenu seulement férié le 8 janvier 1966 avec son inscription dans la Constitution. Ce qui a fait l’affaire des travailleurs voulant prendre quelques jours de repos après l’été! Sachant que la Suisse a moins de jours fériés que la France (neutralité oblige, pas de commémorations de fin de guerre, ni de fête du travail, nous travaillons le 1er mai !), ce jour férié pas comme les autres est au final plus que bienvenue !
Donc en pratique, les genevois ont instauré un jour férié qu’aucun autre état dans le monde ne possède, même pas les autres cantons de Suisse. La bonne nouvelle c’est que cela tombe toujours un jeudi et donc que nous sommes nombreux à faire « le pont » pendant que tous les autres travaillent! Et ça s’est top pour partir vadrouiller non? Bon, je ne vous cache pas que je n’ai jamais passé un Jeûne Genevois sans pluie, et c’est même le cas aujourd’hui ! Mais peu importe, au moins, j’écris !
Mais je ne suis pas à Genève, je suis partie à Cannes en dernière minute avec des amis ! Cannes ? Moi ? Vraiment ? Dans un hôtel 4 étoiles en plus, juste pour ne rien faire pendant 4 jours à part manger, buller et se baigner. Jamais fait ça auparavant. Pour ceux qui ne me connaissent pas, je travaillais auparavant dans les 4 et 5 étoiles à la Réception, j’étais « de l’autre côté ». Si un jour on m’avait dit que je serai dans le rôle de la cliente ne bénéficiant d’aucune réduction… Comme quoi, tout est possible ! La vie nous réserve franchement de bonnes surprises !
Sur ce, chères genevois et genevoises, bonne tarte aux pruneaux à vous, et pour les autres, j’espère que votre rentrée s’est bien passée et je vous retrouverai la semaine prochaine pour un nouvel article !
Prenez soin de vous !
Tout cela m’a bizarrement ouvert l’appétit.
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👌👌😊😊
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