Dites le mot « SNCF » lors d’un repas de famille ou avec des amis à une soirée raclette et vous pouvez être sûr que votre interlocuteur aura une histoire à vous raconter concernant une grève, un retard, une non prise en charge ou encore des tarifs exorbitants. La SNCF est devenue l’image même du Français qui râle, qui est en retard et surtout qui emmerde tout le monde depuis des années (n’ayons pas peur des mots !).
Le week-end dernier j’ai fait ma visite annuelle familiale à Montpellier. Genève-Montpellier en train ? Un délice. En plus de payer à peu près 120 EUROS aller/retour, depuis quelques années je dois prendre deux trains (le direct ayant disparu) et donc avoir au minimum une demi-journée de voyage, ce qui m’oblige souvent à poser soit mon vendredi soit mon lundi. Qui dit correspondance, dit risque de louper la correspondance car nous le savons tous, la SNCF est connue pour être ni fiable ni ponctuelle (cela se saurait!).
Cette fois-ci, ce ne sont ni les grèves, ni les inondations, ni les feux de forêts qui ont fait supprimer ou retarder mes trains, mais bel et bien la neige et des branches sur les voies non déblayées. Et oui, la neige en plein mois de novembre qui avait décidé de tomber sur le sud-est de la France… Dérèglements climatiques oblige, on ne peut pas faire grand-chose contre dame nature.
Enfin, la Suisse est un pays organisé mais la collaboration avec la France niveau ferroviaire ne paye pas de mine. Car la particularité de la gare de Genève, c’est qu’elle ne possède ni de guichets ni d’agents SNCF. On vous annonce simplement sur les écrans de départ que votre train est supprimé. Et pour le pourquoi et la suite des événements, c’est vous qui devez prendre votre destin en main… J’ai eu alors l’idée d’aller sur le quai « France ».
Deux agents étaient présents : ceux de la compagnie nationale suisse de la SBB CFF qui forcément, se dédouanaient complètement de ce que les Français fabriquaient mais vous aidaient quand même grâce à leurs tablettes pour vous trouver un autre itinéraire. A titre de comparaison, en Suisse, lorsque le train est en retard d’une minute, le chauffeur vous présente toutes ces excuses…
Bref, de deux trains vous passez à trois, sans avoir de garantie de pouvoir rentrer dans tous : vous comprenez vous n’êtes pas la seule dans ce cas et il risque d’y avoir la cohue. Mais comment cela se passe pour le remboursement si je ne veux pas m’aventurer à louper 3 trains? Et bien il n’y en a pas car la SNCF vous « garantit le voyage », même si vous devez doubler ou tripler votre temps de voyage ou devez dormir sur une étape.
Advienne que pourra, j’avais posé mes congés et je n’avais donc rien de prévu en terre genevoise pour le week-end donc j’ai tenté.
Et la tentation ne fut pas si horrible que cela, au lieu de trois trains j’en ai pris quatre et je ne suis arrivée qu’une heure après l’heure initialement prévue, soit presque 6h30 de trajet hors tram quand même.
Sur le retour j’ai eu un peu plus de chance, j’ai eu mes deux trains et seulement 50 minutes de retard tout compris au niveau de ma correspondance. Cette fois-ci, sur le quai à Lyon Part Dieu, on nous annonçait que le train n’était pas parti à l’heure du dépôt. Ils avaient affiché la voie 20 min avant le départ, puis une fois sur le quai on nous a annoncé d’abord, 10 minutes, puis 20 minutes, puis 30 minutes de retard pour enfin une annonce d’arrivée de train mais sur une autre voie dans les 5 minutes…La SNCF aime la cohue, la panique et la frustration de ses passagers.
En soi, cela peut arriver que les transports soient en retard pour des intempéries, on prend son mal en patience et on se laisse porter par les alternatives proposées. Souvent il n’y en a qu’une, mais quand on n’a pas le choix, on n’a pas le choix et ils le savent, un peu comme dans une dictature…
Ce qui me dérange beaucoup plus en revanche ce sont les grèves. Les grèves que je qualifierais d’annuelles (ou trimestrielles?). Typiquement, la prochaine sera le 5 décembre 2019, illimitée et reconductible. Pour encore et toujours les mêmes motivations : le maintien des droits du personnel SNCF en matière de retraite. A croire que le personnel de la SNCF est resté dans une époque où les locomotives fonctionnaient au charbon et où on mettait à peu près 17h pour faire un Paris-Marseilles, contre 3h00 en 2019.
La dureté du travail a changé dans ce secteur, alors les privilèges devraient l’être aussi non ? C’est une honte qu’ils fassent encore grève, partir presque 10 ans avant la population « normale » à la retraite et toucher une pension digne de plus de deux SMICS, vous trouvez cela normal, vous ? Mais ils ont le pouvoir de bloquer le pays, alors pourquoi se gêner…
Qu’attend donc l’Etat pour privatiser ? Enfin nous aurions des trains à l’heure, moins chers et assurés ! Et surtout, l’image de la France serait redorée auprès de ses citoyens et des étrangers.