Nous sommes déjà fin septembre et on me parle déjà de Noël. Nous sommes fin septembre et la météo hésite toujours à commencer à colorer les feuilles sur les arbres, à nous faire remballer nos petites robes et nos sandales ou bien encore de balancer de la pluie du matin au soir. Mais, espoir, en regardant les prévisions Google ce matin, il paraît que la semaine prochaine sera digne d’une vraie semaine automnale…
J’adore les quatre saisons. J’aime les jours qui raccourcissent comme ceux qui rallongent. J’aime les changements de couleurs à l’extérieur et les changements d’atmosphères à l’intérieur. Et même si j’ai une préférence pour l’été, cela ne m’empêche pas d’attendre les saisons arriver les unes après les autres. Il y a toujours quelque chose à attendre, même si ces dernières années, les saisons peinent à venir ou s’installer, réchauffement climatique oblige. Mais nous ne sommes pas encore au point de n’avoir qu’une saison froide et une saison chaude, la zone dans laquelle nous vivons et belle et bien tempérée.
Nos activités mêmes sont calées tout au long de l’année en fonction des saisons car notre calendrier regorge de dates de fêtes que l’on célèbre (ou pas) annuellement. Le temps passe vite. Et quand on me parle effectivement des vacances de Noël et Nouvel an alors que celles-ci ne sont que dans trois mois, une légère angoisse monte : qu’ai-je fait de mon année ? Que me reste-il à faire ? Et comment puis-je rentabiliser le temps avec les semaines qui me restent ?
Un plan d’attaque aurait été de mise, mais comme souvent cette année, mon corps a décidé de me dire stop. C’est-à-dire, comme je le répète depuis quelques semaines, je n’ai jamais vu autant de médecins et de pharmaciens de ma vie que ces neuf derniers mois que sur ma dernière décennie. Ce week-end en est un parfait exemple. Je me trimbale un rhume depuis la semaine dernière, que je pensais bénin, mais qui me cloue au lit depuis vendredi soir et qui n’a pas l’air de vouloir partir. On me dit : « C’est le changement de saison, les chaud-froid que nous avons depuis deux semaines ». Ravie de le savoir, mais c’est surtout mon corps qui n’était à priori jamais malade jusqu’à maintenant qui m’a fait prendre conscience de l’importance de notre santé et de notre rapport au temps.
Les saisons changent et nous changeons avec elles. Où étions-nous il y a un an ? Où voulons nous-être l’année prochaine ? Qui est parti de nos vies et qui est arrivé ? Nous ressortons nos bottes et nos manteaux d’hiver et rangeons nos maillots de bains et shorts et tout un tas d’événements ont fait que nous ne sommes plus la personne que nous étions la saison précédente. Certaines habitudes ont beau revenir, notre situation n’est plus la même que l’année passée. Avoir peur du changement ou être réfractaire à ce dernier est justement une perte de temps. On ne peut pas y couper, car la seule chose qui est constante est bien ce changement sur lequel il faut s’adapter en permanence. La nature nous montre elle-même que le changement est indéniable mais qu’il faut prendre son temps pour qu’il soit efficace. Et cela ne s’arrête jamais. Et si nous décidons de nous arrêter de changer, nous courrons droit à notre perte. Une promotion, un mariage, un départ en retraite, une naissance sont des événements importants dans une vie, mais qui nous demanderont toujours du travail et de l’adaptation. Ne jamais considérer des événements comme acquis, sinon nous courrons droit à notre perte.
Plus jeune je pensais que : «Quand se sera l’été… », «Cette année à Noël,… », «A la rentrée… », ou bien encore «A mon anniversaire… ». Je pensais que quand ces jours-là arriveraient, je serai heureuse pour X ou Y raison, cela dépendait des années. J’étais, bien sûr dans l’erreur. Et même s’il est important d’avoir des objectifs et des rêves à atteindre, le chemin pour y arriver est tout aussi important, sinon plus. C’est ce que cette décennie de bonne santé m’a appris et ces clouages dans mon lit de ces derniers mois m’ont confirmé.
Alors n’allons pas trop vite et attardons nous sur le moment présent, regardons autour de nous la couleur des feuilles qui change et ayons confiance dans le processus. Car ce qui est sûr, c’est que si nous souhaitons quelque chose très fort pour notre vie, nous pouvons l’obtenir. En revanche nous ne savons pas comment nous l’obtiendrons ni par quel chemin. Mais quand ce jour arrivera, la personne que nous étions à l’époque de notre souhait aura disparu. Et une nouvelle saison alors commencera.