La routine a été un mot banni de mon vocabulaire pendant plus d’une décennie. Mon but dans la vie pour être heureuse à 20 ans était d’avoir le moins de routine possible. Quelle chance car j’étais dans une activité professionnelle pendant 7 ans qui ne m’en donnait aucune au niveau de mes horaires, de mes équipes ou bien même dans le déroulement de mes journées. J’ai également déménagé souvent, je ne me rappelle même plus combien de fois, et connu pas mal de personnes différentes aussi avec lesquelles je n’ai plus de contacts à l’heure d’aujourd’hui. Cette vie sans routine était en fait un leurre, j’avais une routine : celle de ne pas en avoir une.
Mais après plus d’une décennie d’instabilité générale, qu’ai-je voulu obtenir à tout prix ? Une routine. Pourquoi ? Pour gagner en qualité de vie car j’étais tout simplement épuisée. Le pari est jusqu’à maintenant réussi, cela fait plus d’un an et demi que je construis ma routine personnelle.
Routine rime avec habitude
Inondée comme vous par de multiples posts ou articles sur les réseaux sociaux sur l’importance d’une routine, comment la construire ou encore des habitudes à adopter pour une vie paisible et/ou réussie, je me suis un peu penchée sur la chose.
L’histoire des 21 jours pour créer une habitude et des 90 jours pour créer un mode de vie fait rêver, non ? Tellement simple, tellement tangible. Alors oui, commencer un régime, une activité physique, créative, ou encore spirituelle peut s’avérer être efficace au bout de trois semaines : on fait des progrès, on voit des changements, on se sent plus serein voir même heureux ?
S’y tenir pendant 3 mois, soit 90 jours, est en effet un mode de vie que l’on adopte. Et ces petites habitudes peuvent alors transformer notre vie: pas sur le court terme, mais sur le long terme. Il faut alors être persévérant et patient. Chose que l’on est censé apprendre avec les années qui passent (la maturité diraient certains).
Si seulement ces petites astuces marchaient pour les grands événements tragiques de nos vies : un licenciement, une rupture, une maladie, un décès… Les répercussions de ces événements peuvent prendre plus longtemps que trois semaines ou trois mois pour s’en remettre. Pourquoi ? Car l’émotionnel ne se calcule pas. Et quand quelqu’un vous dit : « Il est temps pour toi de chercher du travail, un nouveau mec ou de te remettre de son décès », ne les écoutez pas trop, car vous seuls savez le temps qu’il vous faudra. Mais le temps est bien la clé aux nouvelles habitudes que l’on doit se forcer à adopter pour les surmonter : s’occuper, penser à autre chose, rencontrer de nouvelles personnes etc… Le temps guérit tout, c’est la seule chose dont je sois vraiment sûre.
La routine oui mais la spontanéité aussi
Quand je parle de routine, je ne parle pas de se laver les dents trois fois par jour ou d’aller se coucher à la même heure tous les soirs. Je parle des « plus répétitifs» que l’on se crée sur des plages horaires libres de nos emplois du temps. A regret, je constate que la plupart d’entre nous possèdent à l’heure d’aujourd’hui des plannings de ministres : le dimanche soir, chacun sait ce qu’il va faire et avec qui les 5 prochains jours de la semaine et je parle même pas des week-ends. L’angoisse totale (pour moi)!
Il se passe quoi autour de la trentaine au juste ? Un partenaire ? Un bébé ? Une carrière ? Entre autres ! Et la spontanéité dans tout cela ? A 20 ans, c’était quand même plus fun. Et même avant ! On avait envie de sortir ? On allait chercher les gens chez eux. Une amie était malade ou venait de rompre avec son copain ? On débarquait chez elle le jour même avec un bol de soupe ou une bouteille de vin (ou boite de chocolats, au choix) en ne se posant pas plus de questions que cela. Le samedi matin on se réveillait et on ne savait pas comment notre journée allait se dérouler, ou peut être seulement une vague idée… Etait-ce de la spontanéité ou bien même une certaine liberté ?
Planifier c’est bien, mais planifier trop, c’est angoissant non ? En fait, cela m’angoisse moi. Car on ne sait jamais de quoi sera fait demain. Toute une vie peut basculer face à un événement que l’on ne contrôle pas, alors pourquoi ne pas se laisser aller avec le flow comme dirait l’autre ? Du moins un peu, un peu beaucoup. Laisser les choses arriver pour ne pas se sentir comme une vulgaire option dans l’agenda de ses copains ou paniquer complètement face à quelque chose qui n’était pas prévu.
Après tout, les meilleures rencontres, les meilleures soirées, les meilleurs moments d’une vie sont ceux auxquels on ne s’attend pas, non ?…
La routine donne un équilibre de vie, à condition qu’elle soit bénéfique. Elle permet donc, si bien entretenue, de poser des bases solides pour construire des projets à long terme pour nous-mêmes ou avec notre partenaire. On ne peut pas y échapper mais on peut la colorer et la déjouer régulièrement pour y revenir après. La routine c’est comme un plaid en hiver avec une tasse de chocolat chaud : elle réconforte et nous procure un sentiment de sécurité. Elle se contrôle et se créée et ne pas en vouloir une du tout, c’est se refuser un avenir, refuser de se construire. A contrario en avoir une trop importante ou contraignante transforme la vie en une vie sclérosée et peu digne d’intérêt.
Et vous, avez-vous trouvé votre dose de routine?