Nos choix

Des études montrent que nous prenons, par jour, des milliers de décisions. Par conséquent, nous faisons tout autant le même nombre de choix au quotidien. Choisir, c’est renoncer et cela peut être éprouvant.

J’ai l’impression qu’aujourd’hui, choisir, est de plus en plus compliqué. L’accès en permanence à toutes sortes d’informations, de connaissances, d’individus, nous perd dans d’infinies possibilités qui peuvent à plus ou moins long terme nous paralyser et donc nous rendre incapable de prendre une décision.

Par exemple, à l’heure des plateformes de séries et de films en ligne, je perds beaucoup de temps à choisir ce que je souhaite regarder. Pour que finalement, face à tant de nouveautés, en milieu de soirée, je choisisse une série ou un film que je connais déjà par cœur…

Je renonce donc à la nouveauté.

Dans un autre contexte, la semaine passée j’ai lu un article sur l’échec des applications de rencontres dans les relations à long terme. Pour la faire courte, il semblerait que la seule possibilité d’avoir un si grand choix de partenaires, avait pour conséquence sur les utilisateurs et utilisatrices de ne pas choisir de partenaire du tout car ils (et elles) avaient la sensation de pouvoir toujours obtenir mieux ailleurs. « Le mieux » étant biaisé car « la perfection » n’existe pas. Et surtout, blague à part, qui sait vraiment ce dont il, elle a vraiment besoin en matière de partenaire de vie ? Pour ma part, j’avais rencontré par le biais d’une application, quelqu’un qui cochait plus que toutes les cases, mais cela n’a pas fonctionné car il n’y avait pas de connexion de cœur. Et ça, les algorithmes des applications ne peuvent ni le calculer ni le contrôler. Et c’est un choix qui est central pour moi dans une relation amoureuse: le coeur.

J’ai donc renoncé aux applications de rencontres.

Au niveau professionnel, il y a maintenant 6 ans, épuisée par de longues heures et un salaire au rabais, j’ai renoncé à ma carrière hôtelière. A l’heure d’aujourd’hui je pourrais prétendre à un poste de haut cadre ou même être directrice d’un grand hôtel de luxe parisien ou genevois. Mais les sacrifices et les moyens que j’aurais dû y mettre ne m’intéressaient pas. Ma vie aurait été tellement différente.

J’ai renoncé à une pseudo glorieuse carrière professionnelle.

Tous ces choix que nous faisons tout au long de nos journées ont un impact sur notre vie sur le long terme. Chaque décision a une conséquence plus ou moins lourde et nous ne sommes jamais vraiment seul.e.s face à chacune d’entre elles. Il y a toujours quelqu’un ou quelque chose qui nous influence : le travail, la famille, les amis, les médias, la religion, la société. Nous sommes confrontés à tellement d’avis à longueur de journée que personnellement, cela me donne parfois le tournis.

Alors quelle serait la meilleure manière de prendre une grande décision ?

Pour ma part, je choisis souvent l’isolement. Bien que chacun.e ait un avis sur ce que je dois faire ou pas autour de moi, la meilleure chose à faire (et là c’est aussi un choix), c’est de couper le temps qu’il faut, toute communication. Il faut se faire confiance, écouter sa tête comme son cœur et agir en conséquence. Plus facile à dire qu’à faire…

Avoir le choix est une immense liberté et aussi un énorme privilège qu’on a tendance à oublier.  Très jeune j’ai dû faire les miens qui n’étaient pas de « petits choix » et qui m’ont amené à la vie que je mène aujourd’hui. Ma (mal)chance a été que personne ne se préoccupait de ce que je devais devenir ou comment il fallait que j’y arrive, j’ai dû chercher par moi-même. Cela a été effrayant, parfois. Je me suis de temps en temps trompée, j’ai dû revenir en arrière, mais rarement j’ai eu des regrets. Mais c’est comme cela qu’on apprend, non ? Prendre l’entière responsabilité de ses choix et donc de sa vie. D’ailleurs, petit rappel intello-littéraire : Jean-Paul Sartre écrivait Nous sommes nos choix. Et ces quatre mots ne peuvent être que plus justes.

Le temps qui passe et donc la prise en maturité est assez paradoxale : d’un côté on n’est plus à même de choisir ce qui nous convient le mieux, mais de l’autre, on sait aussi que le temps que nous avons à disponibilité diminue de jour en jour et donc qu’il serait préférable de ne pas se tromper.

Dernièrement, je me retrouve de nouveau à devoir prendre des décisions qui vont impacter ma vie sur le long terme : formation, travail, logement, relations. Et à par commencer à mettre en place des actions qui me feront aller dans une direction (ou une autre), mes futures décisions ne seront pas pour autant garantes de succès. A moins que quelqu’un ait une boule de cristal à me proposer? En revanche, la seule chose dont je suis sûre et qui prend le dessus sur tout, c’est que ne pas essayer ne pourra que m’amener à l’échec.

Parfois, je souhaiterais que quelqu’un choisisse pour moi. Là aussi, situation paradoxale, car je déteste que l’on me dise ce que je dois faire… Et c’est à ce moment-là que je sais que les décisions à prendre sont/seront difficiles mais nécessaires. J’aime à croire que tout n’est pas écrit et que nous avons notre part de libre arbitre et donc de responsabilités. La vie ne serait pas aussi intéressante…

Et vous, quelles sont vos stratégies pour prendre des décisions ? Que ressentez-vous face à des choix à faire qui impacteront durablement votre vie ?

10 commentaires sur “Nos choix

  1. D’abord, encore une fois exactement le genre de post aussi sensible que sage auquel je m’attends chez toi. Ça dit :

    La pire chose que j’ai fait dans la vie m’est arrivé à mes 21 ans. J’ai laissé ma mère et mon future ex-femme me convaincre de rester à la maison à San Diego, plutôt que poursuivre mes études supérieures dans le Michigan. Ce choix a gâché une carrière académique, et en plus, la seule relation de ma vie reste le court mariage et long divorce avec cette femme. J’ai eu la chance de divorcer juste au moment où tout le monde a découvert exactement ce dont tu parles quant aux applis de rencontres, et si tu pouvais voir le seul mot que j’ai jamais reçu d’une femme à laquelle je m’intéressais…en une seule phrase, elle a dit tout ce que tu as écrit sur l’idée qu’il doit y avoir toujours mieux ailleurs. Aucune inconnue ne m’a jamais blessé autant dans la vie avant ou après.

    C’est pour ça que je ne m’intéresse plus aux avis d’autres personnes, mais surtout de mes parents, en ce qui concerne ce que je « devrais » faire. J’ai souvent tort, mais au moins la faute est à moi. Je ne pourrai jamais avoir le doctorat dont j’avais envie, je n’aurai jamais aucune publication dans un journal académique, et tout ça car je ne savais pas comment dire non ni me soucier de moi.

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  2. Nous sommes nos choix ! J’aime beaucoup cette citation !

    Et nous choisissons en fonction de qui nous sommes…je crois que la seule bonne manière de faire un choix est de m’écouter et de trouver qui j’ai envie d’être. Mes choix deviennent alors beaucoup plus évidents et cela me permet aussi d’assumer plus facilement les conséquences de mes choix.

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      1. Oui, enfin disons « moins » de place à la tergiversation 😅.

        Je pense également qu’il n’y a pas de mauvais choix. Il n’y a pas non plus de moment décisif ou l’on prend la bonne route et où nous en abandonnons une mauvaise, comme si tout se jouait en un instant. En tout cas, je ne le pense pas. J’ai l’impression que nos choix se construisent lentement, ils découlent de notre histoire, pour arriver jusqu’au moment fatidique où il faut prendre une décision. On en retient que la dernière partie alors que tout s’est joué avant.

        Il me semble qu’à certaines époques de nos vies, nous sommes capables de faire certains choix et pas d’autres. Je suis tenté quelques fois (surtout quand je suis en souffrance) de regretter certaines de mes décisions passées, me disant que ma vie pourrait être complètement différente. Et c’est vrai, ma vie pourrait être complètement différente. Mais serait-elle mieux pour autant ?

        Rien ne le garantit. La vie me parait bien trop complexe et aléatoire pour pouvoir être prévue avec certitude.

        Je pense que j’ai toujours fait les meilleurs choix possibles, au moment où j’ai dû les faire, avec les capacités qui étaient les miennes à cette époque, même si j’ai dû abandonner des rêves et traverser des tempêtes. Grâce à cela j’ai pu grandir, devenir la personne que je suis et trouver de nouveaux rêves. D’ailleurs, ne dit-on pas que ce sont les épreuves qui nous font grandir ?

        Aujourd’hui, tout est différent et je ne suis plus la même personne. Mes choix sont différents !

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  3. J’ai toujours pris mes décisions seule et j’ai assumé jusqu’au bout. Que ce soit dans mon travail ou ma vie personnelle, personne ne m’a dit quoi faire.
    J’ai changé de métier, j’ai repris des études et passé un diplôme à 40 ans et j’ai adoré me remettre en question.
    Pour la vie perso, j’ai pris la décision de divorcer.
    Je confirme, oui, que l’on doit écouter sa petite voix et apprendre, si nécessaire, à ceux ou celles qui voudraient nous influencer.

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  4. J’ai aussi fait mes propre choix, du moins dès que j’ai été majeure, j’ai certainement fait des erreurs mais sur le moment c’était la meilleure solution au problème, et donc j’assume et ne regrette pas. Le passé ne peut pas être corrigé, l’avenir restera toujours incertain, alors bougeons dans le présent, après, il sera de toute façon trop tard ! 😉

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