Mission de vie

Il y a un peu plus de deux semaines, je suis allée avec un ami à une conférence à Lausanne d’Anthony Bourbon, intitulée « Forcez votre destin ». Antony Bourbon, entrepreneur à succès est connu médiatiquement, notamment dans son rôle d’investisseur dans l’émission de M6 « Qui veut devenir mon associé ? ». Pourquoi nous y sommes allés ? Quel intérêt pour nous de passer la soirée dans une salle à écouter ce qu’un entrepreneur français avait à expliquer sur son parcours et sa situation actuelle ?

Eh bien… pour son parcours et pour sa personne. Pour son parcours d’abord, car Anthony Bourbon est parti de RIEN pour construire son actuel succès. Et c’est une vérité qui mérite notre attention. La plupart des entrepreneurs ou des grands CEO de grands groupes de notre monde, déclarent souvent en interview avec un sourire en coin que, « tout est possible », qu’il faut simplement « se donner les moyens pour réussir » car eux, « se sont faits tout seuls ». C’est entièrement FAUX.

90% du temps, ces entrepreneurs et CEO partent d’une famille ou d’un entourage qui possède un certain capital de départ. Car pour entreprendre il faut de l’argent. Toute personne peut acquérir de l’argent, mais il y a une différence entre celui qui va mettre cinq ans à mettre EUR 20’000 de côté, et celui qui demandera juste à papa et à maman de les lui prêter… De plus, personne ne peut « se faire seul », ne serait-ce que pour le financement de l’éducation, du logement, de la nourriture etc. Papa, maman sont souvent derrière ou ne le sont pas. Et quand ils ne le sont pas et qu’on veut devenir quand même entrepreneur et changer une facette de notre société, comment on fait ?

C’est ce qu’Anthony Bourbon nous a expliqué à travers son histoire. Il a grandi dans un foyer modeste, où son père était violent, sa mère dépressive et il s’est retrouvé à la rue pendant un certain temps avant même de devenir majeur. En revanche, depuis petit, il avait une seule obsession : réussir dans le monde des affaires. De fil en aiguille, c’est-à-dire, après certaines rencontres, certains essais et de nombreux échecs, il réussit aujourd’hui enfin à se faire une place dans le monde des affaires. Ce qui impressionne dans son parcours c’est qu’il vient « d’en bas » et qu’il ne l’oublie pas. C’est pour cela qu’il est accessible : il ne s’habille pas en costard cravate et il emploie des mots qu’une personne lambda (comme vous et moi) comprend pour expliquer son parcours et le monde des affaires. L’argent lui est certes monté à la tête à un moment donné, il s’en est rendu compte et a changé de stratégie pour ne pas s’endormir dans le confort et se donner une véritable mission de vie.

Sa mission de vie est de remettre la méritocratie au cœur de la démocratie. Il veut faire une sorte de révolution en France afin que chacun.e puisse réaliser ce qu’il est, réaliser ce qu’il souhaite dans sa vie, indépendamment du capital de départ de la famille dans laquelle il/elle naît. Noble mission, peut-être irréalisable vous me direz, mais une mission de vie doit paraître complètement folle et inatteignable pour avoir la motivation nécessaire tous les matins de se lever et de tout faire pour l’atteindre, ou du moins, s’en approcher.

Petit à petit, il y arrive doucement puis, de plus en plus vite. Il a 35 ans aujourd’hui et son obsession pour le monde des affaires et pour l’argent (ce dernier n’étant qu’un levier pour sa mission), dure depuis plus de 20 ans maintenant. Pour rappel, Rome ne s’est pas construite en un jour.

Une des clés pour avancer, nous-a-t-il expliqué, c’est de se mettre dans l’inconfort. L’inconfort pour pouvoir se concentrer et travailler. Il s’agit ici, par exemple, de privilégier le sommeil aux sorties du week-end, de rester dans un petit appartement même si on a les moyens de s’en payer un grand, de travailler le soir après le boulot au lieu de se poser devant Netflix pendant des heures…

Inconfort et discipline sont des clés, tout comme l’entourage. Une fois notre mission de vie trouvée, il nous conseille de faire le ménage dans nos relations. Il faut s’entourer que de personnes qui nous permettent d’avancer et qui croient en nous : exit, les personnes jalouses, crachant sur les autres ou qui ne sont présentes pour nous que dans les bons moments ou pour demander de l’argent…

Tout cela amène à réfléchir, non ? Hormis les questions philosophiques du : pourquoi suis-je en vie et que suis-je supposé faire de cette vie ? Il nous remet face à nous-même et à notre propre responsabilité de faire quelque chose d’utile pour nous et la société durant le peu de temps que nous avons sur cette planète. Le questionnement peut être difficile car depuis notre naissance nous avons grandi dans différents carcans (la famille, la religion, la société), qui nous demandent de suivre un certain modèle, souvent par peur, mais aussi pour ne pas sortir des cases rassurantes et sécurisantes, mais qui, n’apportent pas une véritable raison d’être en vie.

Personnellement, ayant eu la chance de sortir de mes propres carcans, non sans efforts, le discours d’Anthony Bourbon faisait complètement sens. Ma mission de vie, je l’ai trouvée dans des moments d’inconfort absolu : seule, en mauvaise santé ou sans travail (donc sans argent). Dans ces moments-là, je me suis posée la question de ce que je voulais faire de cette vie, de ce qui me ferait VIVRE. Une fois la/les réponse.s trouvée.s, j’ai fait un plan, et ce plan évolue avec le temps. Et depuis, tout a changé : l’endroit où je vis, mon travail, mon entourage, mes loisirs etc. Rien n’est jamais figé et c’est la seule certitude qui me rassure. La Bucket List que je me suis faite dans ma tête ne cesse d’évoluer et les cases sont petit à petit cochées, pour mon plus grand bonheur. Les rêves donc, peuvent devenir réalité.

Anthony Bourbon a mentionné que nous étions tous capables d’accomplir nos rêves, mais qu’il fallait être conscient que se sera plus dur pour certain d’entre nous, car nous ne sommes pas forcément nés avec les mêmes cartes que nos voisins. Que la confiance en soi est une chose indispensable pour y arriver ainsi que de passer à l’action. L’action amène le résultat, que cela soit un succès ou un échec. Que l’on apprend beaucoup plus de l’échec que du succès, et donc qu’il faut absolument échouer avant de réussir. Il nous a raconté qu’il avait vu des personnes sans éducation réussir car ils y croyaient et se donnaient les moyens, et d’autres, très éduqués mais qui craignaient de commencer et donc n’arrivaient à rien…

Puis une vie sans risques est une vie sans saveur, sans plaisir et sans véritable bonheur. Alors, pensez-vous vivre actuellement dans une case ? Souhaitez-vous en sortir ? Et plus important encore, connaissez-vous votre mission de vie ?

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