Notre avenir sous algorithmes

Je ne sais pas pour vous, mais ce début 2025 fait froid dans le dos. Je ne sais plus s’il faut rire, pleurer, s’inquiéter ou tout simplement laisser tomber. Entre les catastrophes naturelles, les conflits qui se multiplient et se radicalisent, la montée des extrêmes, et cette agressivité ambiante sur les réseaux sociaux, je me demande où nous allons, et la destination ne me semble pas idéale.

Cette année semble être la période de l’Histoire, qui, lorsqu’elle sera étudiée à l’école (si un quelconque système éducatif existera encore dans les prochaines décennies), les élèves se demanderont pourquoi personne n’a rien fait pour empêcher cela?

A moins que dans 20 ou 30 ans nous nous retrouvions dans un scénario digne de 1984 de George Orwell: là où l’Histoire est réécrite en permanence, toujours en faveur des personnes qui nous dirigent avec aucune possibilité de se souvenir de la vérité (aussi objective qu’elle puisse l’être).

Une apocalypse est à prévoir et elle ne proviendra pas d’une quelconque entité divine. Elle proviendra de nous, les humains. Ce serait presque risible de voir que les « grands » dirigeants de notre monde actuel, semblent cependant fermement croire qu’ils sont là pour servir Dieu. Ce Dieu invisible que personne ne connaît mais qui semble être à la fois partout et donner des instructions très différentes à chacun d’eux, leur a apparemment donner une mission: semer le chaos par, l’ignorance, la violence, l’intolérance, la haine et la destruction au nom de la « sécurité » et de la « liberté ».

Les Etats-Unis sont en première ligne, car une Broligarchie est bel et bien en train de se mettre en place. Il y a désormais une telle concentration de pouvoirs et de richesses dans les mains d’un petit nombre d’hommes blancs, hétéros, ultra-riches, intolérants, et toujours plus cupides, qu’à mon humble avis, au lieu de courir après le profit, ils devraient tout simplement faire quelques sessions de thérapie. Le monde pourrait alors peut-être entrevoir une lumière au bout du tunnel.

Je suis obligée de parler de monde, car contrairement à deux décennies en arrière, les entreprises et les outils de communication qu’ils contrôlent ont une influence quotidienne dans les quatre coins de la planète, sur des milliards de personnes. Les méthodes sont dignes des années 30 en Europe lors de la montée des différents fascismes: peu de mots, des mensonges, des images chocs, de la censure et des insultes. Et nous savons tous ce qu’il s’est passé dans le monde à la fin des années 30…

Alors quand nous avons un Elon Musk qui insulte sur son propre réseau social X des membres de gouvernement qui sont encore plus ou moins démocratiques ou qui arrose de millions de dollars les partis d’extrême droite de l’Europe, au nom de cette pseudo liberté si chère aux américains… On en oublierait presque Trump. L’argent se révèle être le véritable pouvoir ici: le pouvoir d’acheter des gens, des votes, des partis, des pays (peut-être le Groenland, le Canada etc…), des entreprises. L’argent lui permet désormais d’insulter, de brutaliser, d’harceler et de discriminer toute population qui n’est pas à son image sans être inquiété par son gouvernement, car apparemment on va lui installer un bureau à la Maison Blanche…. Et pourtant, il y a encore quelques années, Elon Musk se disait ne pas être intéressé par le pouvoir et soutenait Barak Obama. Aujourd’hui il achète les Etats-Unis.

Tout comme Mark Zuckerberg, lui est d’autant plus dangereux car il possède le groupe Meta qui a lui seul regroupe les réseaux sociaux Facebook, Instagram, Thread et Whatsapp. D’ailleurs les règles de la concurrence aux Etats-Unis, cela fonctionne comment déjà?

Nous savons tous comment il est arrivé à créer Facebook, non? Suite à une déception amoureuse (il s’est fait jeter), il décide de créer une interface dans sa réputée faculté d’Harvard où les étudiants pouvaient comparer les filles entre elles sur leurs physiques. Comment on qualifie ce genre d’individu déjà? School smart, but not life smart. En français on dirait tout simplement : connard!

Comme Elon, il change d’avis comme de chemise, comme d’image. Image qui a pris un viré à 360 degrés. Du t-shirt gris proche du corps ou chemise bleu manches longues, sous les démocrates, il est passé au t-shirt large noir, chaîne dorée autour du cou sous les futurs républicains. De ses photos de partages d’activité familiales, il partage désormais ses achats de produits ultra luxe ou ses activités sportives ultra masculines, comme la boxe. Un énorme pas en avant auprès des masculinistes? Cet homme n’a juste aucune personnalité : il est malléable à souhait.

Pour se faire bien voir de Trump, il a décidé de déménager les locaux de Meta de la Californie au Texas et d’éliminer la modération de ses réseaux sociaux. Déjà que la désinformation régnait, que des personnes adultes pouvaient penser qu’elles étaient contactées par Brad Pitt en personne (si vous n’avez pas vu le reportage de Sept à huit de dimanche dernier, je vous conseille de le voir en replay), que les divisions entre nous ne font que croître car nous sommes enfermés dans nos algorithmes respectifs… Alors à partir de maintenant… Je n’ose imaginer.

J’ose cependant imaginer, que ces dirigeants cumulant les plus grandes fortunes de ce monde, n’ont jamais manqué de nourriture sur leur table, eu à dormir dehors ou se trouver un toit sur la tête ou tout simplement trouver les moyens de s’éduquer ou de se soigner. Leur plus grande peur est certainement celle de la mort. Pourtant on y passera tous, alors à quoi bon s’acharner à gagner toujours plus? Imaginez ce que leurs milliards feraient à la société américaine s’ils étaient correctement taxés (comme une personne de la classe moyenne, entre 20 et 30%) : une société progressiste. Ils permettraient à l’humanité de faire un énorme bond en avant et par la même occasion ils foutraient la paix au reste du monde.

L’argent a toujours était ce qui dirigeait notre monde, aujourd’hui il a le pouvoir de décider de ce qui est vrai ou pas à coups de clics et de sélection d’algorithmes.

Qui a le pouvoir de débrancher tout cela?

Nous, peut-être. Dans un effort collectif, nous désinscrire de toutes ces plateformes. Est-ce que ce serait revenir en arrière ? Ou est-ce que ce serait limiter les dégâts et préserver le peu de paix qui nous reste encore en nous et avec les autres. Aucune idée, mais il faudra peut-être un moment essayer.

2 commentaires sur “Notre avenir sous algorithmes

  1. Complètement d’accord avec tout ton article !
    Nous n’avons, pour l’instant, que des questions, et aucune présomption de réponse ne tient la route…
    J’ai apprécié ton mot valise Broligarchie, je le trouve très juste.
    Oui, le Dieu Argent mène le monde et le conduira sûrement à sa perte.

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